Appartement

Franchement il rigolait. Si y a bien un truc qui est bien avec Kalis, c'est que sauf sous exception, il n'est pas jaloux. Son regard détaille tout ce qu'il peut voir du corps de Finn. Finalement, il ne se passera rien ce soir.. mais plutôt le lendemain ? Demain, c'est dimanche, et il a l'Espoir de pouvoir passer un bout de sa journée, ou sa matinée, avec son professeur. Ce sera un peu risqué, en pleine journée, mais se projeter, c'est trop surfait.

Il esquisse un sourire tendre à son égard et le laisse l'installer sur le lit. Sa main sur le torse de Finn caresse doucement le derme doux et il appuie son front contre le dos du jeune homme. Il n'aurait jamais pensé se retrouver dans une telle position, une pareille situation, avec son professeur qu'il avait déjà commencé à draguer il y a quelques semaines. Pas mécontent de cette soirée, même si elle a été plus courte que prévu, il ferme ses yeux et prie de toutes ses forces pour s'endormir le plus rapidement possible. Très vite, les bras de Morphée l'attrapent, et l'emmènent.


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Le lendemain, 08h.


Ça fait combien de temps? Hein? Ça fait combien de temps que tu n'as pas réellement dormi, Kal ? Pratiquement tous les soirs, c'est le même délire. Tu fermes tes yeux tous les soirs dans l'espérance de t'endormir assez rapidement et de te réveiller directement au matin, en ayant passé une nuit assez bonne.

Mais quand l'épuisement n'est pas là, c'est pas dans le sommeil que tu plonges.
Tu dors pas, ça sert à rien de dormir.
Tu fais que somnoler, et ça t'rend plus fort, regarde. Alors cesse de lutter.


La seule chose qu'il sait, c'est qu'il n'a pas dormi. Ses yeux se sont simplement fermés,et il a lutté, bien qu'inconsciemment, toute la nuit contre ses démons. Des sueurs froides parcourent l'échine de son dos et lui donnent le tournis. Il a un mal de crâne énorme, et son corps est en sueur. Cette sensation, il la connaît par coeur, et il la déteste. Il l'a craint même.
Il sait que c'est le jour, du moins il s'en doute, et il doit lutter de toutes ses forces, et avec toute la volonté du monde pour se réveiller.

Brusquement, semblant retrouver son souffle, le jeune serdaigle se redresse et là, c'est l'apocalypse. Des milliers d'étoiles noires dansent devant ses yeux. Sa tête tourne extrèmement vite, son dernier repas remonte dans sa gorge. Ses yeux ne fixent plus un seul point précis mais il peut clairement sentir que sa vue déconne et divague de droite à gauche, et de gauche à droite d'une rapidité déconcertante.

Laisse faire, laisse faire. Calme toi, ca va passer.

Les gestes maladroits, il se débarasse de son haut, et de son bas en ne gardant que le caleçon, pour rafraichir son corps qui est littéralement en train de bouillir. De l'air, il a besoin d'air. Il doit être pâle comme un cul c'est pas possible. Depuis combien de temps n'a t-il pas fait de nuit normale ? Depuis combien de temps n'a t-il pas essayé de manger correctement ? Sa main cherche celle de Finn à tâtons. Elle doit être glaciale.

- Finn, Finn.. aide moi... Je t'en prie...

Il ignore si Finn l'entend, il ignore s'il est réveillé malgré ses yeux grands ouverts et ce n'est sans doute pas le cas. Il doit dormir encore et son esprit cherche une faille à son cauchemar. Quelle horreur d'être coincé entre le rêve et la réalité. Il se sent honteux et sali sans savoir pourquoi. L'appel à l'aide, ça vient du plus profond de lui. Il va vomir ses poumons si ça continue et cette idée là le répugne.

- Finn, j'ten prie réveille moi.

Ses yeux se remplissent de larmes. Il fond littéralement en sanglot sous la peur et l'angoisse.

Le pire, ce n'est pas d'être coincé entre deux mondes. Le pire, c'est de savoir que bientôt, il devra se réveiller. Il sent que Finn s'est réveillé, de son côté, et que son corps bascule maintenant contre le sien. C'est une chute d'un immeuble de 8 étages, et son souffle s'alourdit. Faut pas que tu t'évanouisses, hein, Kal. Ca va il a dit. Tout va bien.

- J'voulais juste dormir..., marmonne t-il dans un souffle.

Sa peau est tellement chaude qu'il sent qu'il va bientôt sombrer sous la chaleur et l'accélération de son coeur. Il s'acharne et tente de se décrocher, alors que dans sa tête, le jeune serdaigle est persuadé qu'il est sur le point de s'arrêter. Sa gorge est sèche et ses yeux humides. La terre tourne moins vite, il se sent rassuré.

- J'suis désolé j'voulais pas te réveiller.. je... J'ai besoin d'eau Finn, et d'air frais..

Il se sent con, et culpabilise à mort. Son corps ne tremble plus, mais sa main ne veut pas lâcher la sienne. Savoir qu'on ne l'oublie pas, savoir qu'il a l'attention de Finn et qu'il est encore dans son lit, ça le rassure.

Se retrouver dans une telle situation face à quelqu’un, c’est compliqué, et en plus c’est devant un professeur. Il n'a pas envie que Finn soit obligé d'aller chercher de l'aide si sa crise ou son état empire. Attrapant dans ses poumons, autant d'air qu'il le puisse, il se redresse et dévisage Finn. Peu à peu, sa vue revient et même si son corps est toujours aussi pâteux, il finit par se réveiller. Buvant son verre d'eau cul sec, il joue machinalement avec son verre.

- Ouais. Terreurs nocturnes, paralysies du sommeil... tout c'que tu veux. J'suis désolé de t'avoir réveillé, Finn.

Il passe une main sur son visage et pose sa tête contre le mur près de la fenêtre en fermant les yeux. Son visage est pâle et ses yeux cernés. Pourtant son regard est toujours aussi bleu donc inutile de s'alarmer pour l'instant.

- J'ai cru que t'allais devoir appeler quelqu'un, et que j'allais te foutre dans la merde.. il est qu'elle heure?

Le besoin pressant de parler est présent. C'est l'angoisse, la fatigue et l'adrénaline mélangés et ce n'est pas un très bon mélange. Il est différent et n'a plus rien du gars insolent qui se la joue fier devant les profs.

Kalis se met à rire. Ah ouais il est vraiment comique Finn en fait. Premier sourire de la journée et ça lui fait un bien fou de s'entendre parler. Il pose son verre et s'étire.

- Ouais après le directeur serait arrivé et nous aurait demandé ce qu'on fait là. On lui aurait répondu que tu m'aiderais à faire mes devoirs alors que je suis à moitié à poil, plaisanta t-il d'un ton amer.

Il ramassa son pantalon pour le remettre et première chose qu'il fait, c'est de venir entourer son torse de ses bras. Il est chaud et lui fait du bien contre la joue. Il pose son menton dessus en redressant la tête.

- Oui en fait. Tu peux m'embrasser ou me rassurer sur l'idée que je ne suis pas obligé de m'en aller maintenant...

Il détaille Finn par en bas et vient glisser son visage dans son cou. Savoir que c'est son prof, ça a quelque chose de rassurant dans un sens. Il a moins peur quand il est près de lui. La seule chose qui lui fait peur, c'est ce qui se passera ensuite. Autant ne pas y penser maintenant.

- Tu t'es inquiété pour moi, ça veut dire que tu tiens à moi alors ?

Il le taquine en jouant machinalement avec les cheveux de Finn.

Comprenant la réticence de Finn, Kalis retire ses bras et recule pour lui laisser de l'air et de l'espace. Il se rassoit sur le lit, rassuré de ne pas avoir fait de crise malgré la fatigue qui pèse sur ses épaules. Il sait qu'il doit manger mais il n'a pas très faim. Il est 8h, c'est un dimanche. Il se rallonge, espérant au fond de lui que Finn finira par le rejoindre, et lâche un long soupir.

- Je suppose.. que ça sera la seule fois, nous deux? Enfin, ces baisers, tout ça?

Il regarde Finn avec un brin de tristesse sur le visage, qu'il ne peut cacher, et se redresse par la suite. Depuis hier soir, ils ont peu parlé et il a bien envie d'en apprendre un peu plus sur son professeur. Il quitta le matelas pour parcourir la pièce et farfouiller des yeux tout ce qui est farfouillable et intéressant.

- Comment tu as réussi à devenir prof aussi jeune? Et qu'est ce que tu fais quand tu n'enseignes pas ?

Il s'adossa au mur en croisant les bras.

Rien de grandiose. Non, rien de grandiose. Tout comme lui, qui passe ses journées à en attendre une autre qui sera plus excitante à vivre. Qu'est ce que la vie peut être dure, quand on s'ennuit. Kalis, c'est un mec qui a besoin de choses très précises pour se sentir vivant: le danger, l'inattendu, l'adrénaline. C'est un prof, après tout. Le jeune serdaigle le suit du regard en abordant un sourire adorable.

- On pourrait se balader ensemble, si tu veux.

Il se lève, n'acceptant visiblement pas que Finn soit debout, et lui assis. Il a besoin de cette proximité avec lui qui est inexplicable. Peut être est-ce parce que Finn tient dans la hiérarchie de cette école, une place et un rôle rassurant par rapport aux autres. Il est professeur, il 'est là pour l'aider.
Alors délicatement, il glisse sa main dans la sienne et relève un visage dont la timidité trahit son regard et adoucit les traits. Inconsciemment, il se mord la lèvre.

- On pourrait faire des choses ensemble, maintenant.. secrètement. Personne ne le saurait...

Il sait que c'est risqué. Bon sang, oui, il est inconscient, mais pas crédule. Il sait ce qu'il fait.
Puis, il a bien envie d'en savoir davantage sur lui. Plus qu'il n'en sait déjà.

- Pourquoi les moldus t'intéressent tant?