Une vieille barque échouée

[15/10/2025 vers 18h] – Avec Alice

Ce qu’il y avait de bien avec les objets anciens c’est qu’ils ont peut-être vécu mille et une vies. Lloyd pouvait facilement s’imaginer le nombre de personnes qui avaient bien pu naviguer sur cette bonne vieille barque échouée sur laquelle il avait posé ses fesses en regardant le soleil se refléter sur le lac. Il aimait beaucoup cet endroit pour se perdre sans ses pensées. Vu son état  elle avait dû en transporter des élèves arrivant à Poudlard n’est-ce pas ? Et maintenant c’était lui qui était posé sur son rebord tout occupé qu’il était à rêvasser un bon vieux stylo et un carnet à la main, faisant un croquis, très moche au demeurant, d’une créature aquatique vraiment très étrange qu’il avait cru voir un beau jour quand il n’était alors qu’en première année. Ca commençait à faire loin tout ça. Ce jour-là il lui avait semblé être le seul qui l’avait vue cette bestiole bizarre. Il en même avait parlé au prof de SCM après avoir fait des recherches à la bibliothèque. Mais ça ne lui disait rien. Le soleil lui avait peut-être tapé sur la tête ?

Le soleil, parlons-en tiens il fallait bien le dessiner. Il était bien présent en cette fin de journée et compte tenu de l’avancée du temps il commençait à amorcer sa descente dans le ciel d’octobre. Il lui faudrait se hâter s’il ne voulait pas rentrer une fois la nuit tombée. Pour l’instant il n’était pas très motivé …

Lloyd fut tellement surpris que quelqu’un s’adresse à lui alors qu’il ne prêtait plus attention à ce qu’il qu’il sursauta, referma précipitamment son carnet et manqua de tomber de la vieille barque abîmée par le temps. Geste complètement stupide. Il soupira de soulagement, il avait évité la chute de peu. Ca arrivait quelquefois que les petits nouveaux de première année tentent d’engager la conversation, mais les plus grands, c’était plus rare. Beaucoup de ses camarades le trouvaient associal or il ne l’était pas du tout si on apprenait à le connaître seul à seul. Ou en petit comité. C’était un peu de sa faute il n’allait pas naturellement vers les autres. Et quand on le sollicitait c’était le plus souvent pour lui demander de l’aide pour des devoirs. Il était plutôt connu pour ça chez les Gryffondor, et il commençait à se méfier un peu de ça à force.

Lorsqu’il leva les yeux vers la voix féminine qui l’avait interrompu, il fut étonné de voir qu’elle était non seulement une élève de sa maison mais aussi de son année. Qui de surcroît lui semblait être un peu seule dans son coin en cours règle générale. Un peu comme lui quoi. Sauf que lui était entouré de quelques camarades, toujours les mêmes avec qui il avait tendance à faire ses devoirs, ou quand il n’avait pas sa petite sœur miss pot de colle dans les pattes.

« Euh. Salut ! Je m’appelle Winslow. Euh non ! Lloyd ! C’est mon prénom oui, Lloyd ! » dit-il d’une voix précipitée, ses mots se mélangeant.

La honte ! Il disait n’importe quoi. Il avait l’habitude de réfléchir avant de s’adresser à quelqu’un et là, elle l’avait pris de court puisqu’il ne l’avait même pas vu arriver. Ce qu’il dessinait ? Est-ce qu’il devait vraiment en parler ?

« Ben … A vrai dire … J’dessinais une bestiole que j’ai vu une fois dans ce lac quand j’étais en première année. Ca t’dis quelque chose ce machin ? »

Joignant le geste à la parole il rouvrit son carnet hésitant un instant à le balancer dans le lac et puis non. C’était un Gryffondor il se devait de faire preuve de courage ! Alors il l’ouvrit à la bonne page et lui tendit le carnet. La bestiole ne ressemblait à pas grand-chose, ça avait une tête en forme de barbe à papa, des bras longs et fins comme des spaghettis géants noués entre eux et un corps dentelé, sans jambes et sans pieds. Et il ne pensait pas cela parce qu’il commençait à avoir un petit creux. Le tout à la Lloyd, donc mal absolument dessiné. Elle allait vraiment se payer sa tronche elle aussi il en était sûr et certain.

Ben tiens, elle ne se moquait pas de lui. Tout juste un petit sourire. Ce qui le rendait un peu plus rassuré et lui en était plutôt reconnaissant. Même lui en voyant la qualité d’un tel dessin il n’était pas certain de rester sérieux si ce n’était pas lui qui l’avait fait. Un espèce de machin monstre spaghetti, sérieusement. Personne n’avait jamais vu un truc pareil. A part lui. Mieux valait oublier cette histoire, jusqu’à ce qu’il le revoie. S’il le revoyait un jour. Il ferait mieux de déchirer ce truc de ce carnet. Pourquoi un carnet, d’ailleurs ? Il aimait bien noter des trucs, tout simplement. Que ce soit des listes de choses à faire, des gribouillis quand il s’ennuyait en cours, des petits mots qu’il écrivait et faisait passer à quelqu’un en déchirant les pages, le plus discrètement possible.

« Le calmar géant, hein ? Mmm … P’t’être bien, je ne l’ai jamais vu moi non plus …  »

Ca ne ressemblait pas vraiment au dessin, vraiment pas mais pourquoi pas. Il ne savait même pas à quoi ça ressemblait, un calamar géant, mais il en avait vaguement entendu parler.

« Gentil, peut-être, mais moi, j’aimerais pas me faire entraîner au fond de l’eau par cette chose, ni par les autres bestioles qui peuplent le lac ! J’aime bien les animaux magiques, mais quand même, certaines ne donnent vraiment pas envie d’aller leur faire des câlins !  »

Alice lui demandait où étaient ses copains, Lloyd lança un soupir malgré lui. Avec eux, et sa petite sœur qui se rajoutait dans l’équation depuis septembre, il avait bien du mal à leur dire non quand ils lui demandaient un service. Il y avait une expression qui résumait bien les choses : Quand on donne une main à quelqu’un, il vous prend le bras.

« Mes potes, ils doivent sûrement être dans la salle commune à attendre le repas. C’est peut-être pas plus mal. Pour tout t’avouer, Alice,  j’avais besoin qu’ils me laissent un peu tranquille … »

Il ne savait pas pourquoi il lui disait ça à elle alors qu’il la connaissait à peine, mais c’était dit.

Spoiler:

Le Gryffondor avait eu peur de faire fuir Alice qui aurait pu penser qu’il ne voulait voir carrément personne, il avait eu peur de s’être mal exprimé. Non en fait c’était le contraire, elle lui souriait et elle s’installait à côté de lui. Il eut un petit soupir de soulagement. Maintenant qu’elle était à côté de lui il n’osait plus la regarder droit dans les yeux. Il était trop timide pour ça. A la place, il fixait la terre ferme. C’était déjà pas évident de parler à une inconnue.

« J’sais pas comment tu trouve le courage. J’ai beau être un Gryffondor, des fois je me demande encore si le Choixpeau s’est pas trompé de maison. Les gens quand j’les connais pas bien je sais jamais trop quoi leur dire. »

Ca avait l’air sympa de faire de nouvelles rencontres mais pour l’instant Lloyd ne s’en sentait vraiment pas capable. Il se sentait trop mal à l’aise pour ça. Mais avec Alice ça semblait un peu différent. En général il savait rapidement, en quelques minutes s’il allait s’entendre ou non avec quelqu’un, s’il lui parlait seul à seul. Et son avis sur elle lui semblait positif pour le moment.

« Ben disons que … J’ai l’impression de toujours donner aux autres et ça m’bouffe tout mon temps ... Parce que tu vois, ben … J’les aide toujours, j’sais pas dire non, qu’ça soit pour les devoirs ou pour les moments où ils vont pas bien faut que j’sois là. Et quand c’est moi qu’ait un souci parce que j’ai pas eu l’temps d’faire mes propres devoirs ou que j’suis malade, ben là y’a plus personne. »

Ce qu’il ne disait pas, c’était qu’en plus, il y en avait un dans le lot qui avait le culot de lui dire qu’il n’avait qu’à mieux gérer son temps, alors que c’était lui qui les lançait sur des plannings de révision et leur rappelait souvent les devoirs à faire parce qu’ils pensaient d’abord à s’amuser. Trop bon trop c**, c’était l’expression exacte.

- Je suis pas très douée pour trouver des sujets de conversations, souvent je croise les doigts pour que l'autre en face de moi ait quelque chose à raconter.

« Fais attention à l’inverse alors, haha ! En dehors de Poudlard, j’ai un don pour attirer les mamies, elles, j’peux te dire qu’elles n’en manquent pas de sujets de conversation, ça te donnera peut-être des idées desquelles t’inspirer ! »

Lloyd se mit à rire à son tour à l’évocation de ces souvenir, qu’il n’inventait pas du tout, c’était une vraie anecdote, sans le vouloir il était parfois il aimant à vieilles dames. Juste parce qu’il souriait dans la rue, parfois, en attendant tel ou tel moyen de transport. Il allait souvent à Londres lors de ses vacances scolaires, que ce soit côté moldu ou côté sorcier, bien qu’il soit issu d’une famille de sorciers, et il se demandait si c’était parce qu’il avait une bouille de gentil garçon. C’était pas qu’il le pensait lui mais on le lui avait déjà dit.

- Ouais, tu es catalogué comme un gentil, un bon samaritain, celui qui ne dira pas non, et certains en profitent. Les gens sont tous les mêmes en fait, ils vont souvent vers les gens par profit. Moi, on m'adresse la parole parce que j'ai une soeur jumelle, et à Serpentard qui plus est. Je ne suis unique aux yeux de personnes, c'est assez épuisant. Quand je peux aider, je le fais, mais comme je suis du genre effacée, ben on me calcule pas, donc finalement je croule pas sous les demandes! Et le pire dans tout ça, c'est que les autres auront toujours quelque chose à nous reprocher, c'est hallucinant!

Pas que la bouille, finalement s’il se fiait à ce que lui disait Alice. C’est vrai, en ne disant pas non il était forcément catalogué comme ça.

- Oh la la, je suis désolée, c'est terriblement sinistre cette vision des choses et surtout cette façon de parler, je suis assez nulle pour remonter le moral moi!

Elle était marrante, cette Alice, elle venait de faire à nouveau rire le Gryffondor. Elle lui avait remonté un peu le moral, à sa façon.

«Oh t’inquiètes pas pour ça ! Ca doit faire jaser, j’imagine, d’avoir sa soeur jumelle à Serpentard alors qu’on est à Gryffondor. Ma sœur aussi est à Serpentard, c’est amusant non ? J’me sens un peu moins seul. Même si c’est pas vraiment pareil, ma petite sœur, Serenity, elle, elle est en première année. Fais attention si tu la croise d’ailleurs, elle essaye de mener tout le monde par le bout du nez ! »

« Les rumeurs, ça doit rester ce que c’est : des rumeurs. Faut pas s’en occuper. J’me demande à quelle point la vie des gens est chiante pour qu’ils inventent tout et n’importe quoi. Elle doit être bien triste leur vie. »

A force de rester assis, il commençait à avoir des fourmis dans les jambes. D’un bond, il retourna alors sur la terre ferme, debout, face à Alice.

« J’pense pas que ce soit une question de normalité, t’sais. Mon père était à Poufsouffle et ma mère à Serdaigle, ça veut rien dire. J’pense que c’est plus une question de personnalité. »

Après tout le Choixpeau savait ce qu’il faisait, c’était lui qui décidait qui devait aller où, et c’était comme ça et pas autrement.  Une maison, c’était juste un groupe, une unité. Lloyd s’en fichait un peu de savoir qui était où, il ne voulait pas mettre les gens dans des cases, il détestait cela.

« Promis, j’serai muet comme une Mandragore ! Je plaisante, ton secret sera bien gardé. »

Les Mandragores, c’était quelque chose ! Leur cri était abominable. Evidemment, qu’il plaisantait. Ca ne lui viendrait même pas en tête de divulguer ne serait-ce que la moindre confession à qui que ce soit, ce n’était pas son genre. Il n’était pas une commère de quartier, loin de là.

« J’sais pas toi, mais j’trouve qu’il commence à faire frisquet. J’vais rentrer, du coup, et puis c’est bientôt l’heure du dîner, y m’semble.  Va pas attraper froid toi. A la prochaine ! »

Il lui fit un grand signe accompagné d’un grand sourire avant de s’en aller, content d’avoir eu l’occasion d’échanger avec elle. Comme quoi, parfois les choses changeaient sans qu’on s’y attende.

|HRP : Kyou ^^ désolé d’avoir laissé mon personnage et ce sujet complètement à l’abandon. Vu le délai je préfère clore. Si tu ne m’en veux pas, si à l’occasion tu veux refaire un rp ce sera avec plaisir|

Jeudi 26 février - vers 18h

Ailean avait été insupportable aujourd'hui.Il avait craché son venin à tout va, terrifiant un peu plus les premières années. Les rares connaissances amicales qu'il avait l'avaient fui dès le matin en voyant son regard ombrageux. Les yeux d'Ailean peuvent être très expressifs. Surtout quand ils s'agit de colère, ses iris noirs s'émaillent de reflets furieux et glaçants. Mais, il avait ses raisons enfin, il avait des raisons qu'il trouvait légitimes.

L'appareil photo confié par Mr Thomas avait passé la nuit dans son sac, sous son lit. Il n'avait pas réussi à dormir, incapable de savoir quelle décision prendre vis-à-vis de cet objet. Il lui rappelait tout ce à quoi il avait renoncé mais en même temps tout ce à quoi il était réellement attaché. Le jeune homme avait tourné et retourné ses draps, frôlé la crise de panique et cédé à la tentation, encore une fois. Il se sentait honteux, mal, ses bras le piquaient terriblement.

Dès qu'il en avait eu l'occasion, il avait filé vers le lac, à la recherche d'un endroit calme. Il s'était caché derrière la barque, le cœur battant à mille à l'heure. Il avait ramené ses genoux contre sa poitrine et avait observer la surface de l'eau pendant un long moment, laissant la tension qui habitait ses membres redescendre.

Il avait plu toute la journée et le soleil daignait enfin percer les nuages. La lumière était magnifique. Les doigts d'Ailean furent attirés irrésistiblement par l'appareil photo, il s'en saisit et porta l'objectif à son œil. Il se sentait bien là. Il se leva, délaissant sa cape malgré le froid et commença à prendre quelques clichés, sans se soucier de ce qu'il se passait autour de lui.

RP libre

Ailean n'entendit pas la jeune fille arriver. Il aurait dû, lui qui était toujours sur ses gardes habituellement, lui qui veillait à ce que jamais on ne l'aperçoive. Il ne voulait pas, ne pouvait pas imaginer ce que serait sa vie si son père apprenait qu'il dessinait et, pire encore, qu'il prenait à nouveau des photos. Ses mots lui firent l'effet d'un électrochoc. Il se recula vivement, tirant sa baguette de sa poche arrière, il la pointa sur la jeune fille.

Pauvre gamine, si seulement tu savais quel genre de bête tu as réveillé.

Le Serpentard la toise avec mépris, sa baguette pointée sur elle. Elle est plutôt jolie mais Gryffondor, niaise à en pleurer. Il cache l'appareil dans son dos.

- N'approche pas Sang-de-bourbe ou tu vas le regretter ! Si tu parles à qui que ce soit de ce que tu as vu ici, je te fais couler toi et tous ceux qui te sont liés !

Il en était capable, le fils héritier des Skene a des contacts dans le monde sorcier. Il ne savait pas qui était cette gamine mais en jouant bien, il pouvait ruiner ses chances d'arriver à quelque chose dans sa vie. Enfin, en supposant que son père n'apprenne pas ce qu'elle venait de voir avant.

Pauvre gamine, tu as surpris la bête au repos et tu l'as réveillée.

deso <3: