La statue de la sorcière borgne

La Nouvelle... Pire que la Pleine.

Kathleen ne s'y était pas attendue. Elle avait été se glisser dans son lit, se couchant sur le côté (comme à chaque fois qu'elle ne dormait pas sur le ventre), vêtue du trop long débardeur gris qui lui servait de pyjama. Ce n'est qu'aux alentours de 22h00 que les cicatrices présentes dans son dos avaient commencé à la démanger. Ne s'inquiétant d'abord pas, elle tenta de penser à autre chose : en vain. Les démangeaisons s'étaient peu à peu transformées en une douleur lancinante. Se mordant la langue pour ne pas laisser son mal-être prendre le dessus, elle tint ainsi plus de trente minutes. Ce n'est que trente-cinq minutes après 22h00 que Kathleen se rendit à l'évidence qu'elle ne pouvait pas passer la nuit ainsi. Se levant de son lit, elle ignora les questions posées par ses camarades de dortoir. Elle attrapa un fin cardigan qui trainait dans son coffre et s'empara également d'une petite fiole au fond de laquelle il ne restait qu'une goutte d'un étrange liquide.

Cette fiole, c'était celle donnée par Sam, le médicomage qui s'occupait de son cas, lors du dernier rendez-vous que Kathleen avait eu avec lui. Les mains tremblantes, elle enfila le très long cardigan noir et quitta le dortoir sans prendre le temps de mettre un bas de training ou quoique ce soit d'autre. C'est donc pieds nus qu'elle traversa la salle commune et qu'elle la quitta. Son teint était blafard, et ses yeux commencèrent à se remplir de larmes. Chaque geste qu'elle faisait était douloureux. Montant les escaliers aussi vite que son état le lui permettait, elle arriva au troisième étage. Se dirigeant vers l'infirmerie, elle craqua : ses larmes quittèrent ses yeux pour rouler le long de ses joues. Ne voyant déjà plus où elle allait à cause des larmes, sa vue se brouilla d'autant plus. La douleur était telle qu'elle se laissa tomber sur ses genoux avant de s'asseoir sur le sol froid du couloir.

La tête penchée en avant, ses cheveux en bataille formaient un rideau autour de son visage, certains s'y collant à cause des larmes. L'une de ses mains était posée au sol. L'autre, qui tenait la fiole presque vide, tremblait contre sa poitrine qui se soulevait au rythme de sa respiration. Elle sanglotait silencieusement. Normalement, c'était lors des pleines-lunes que Kathleen souffrait... Sauf ce mois-ci. Il y avait de cela environ deux semaines, elle avait pris le médicament prescrit par le guérisseur, et elle avait réussi à dormir plus ou moins normalement, ses cicatrices n'étant que parcourues de rares fourmillements. Cependant, la douleur qu'elle ressentait en ce soir de Nouvelle Lune était toute autre : elle était pire. Pire que toutes celles qu'elle avait endurées jusque-là. C'était comme si le médicament n'avait fait que repousser les douleurs, les accentuant au passage. Maudissant intérieurement Sam, elle ne prit pas le risque de se relever, de peur que sa souffrance ne se fasse plus intense.

Ses larmes coulant à flot sous ses paupières closes, la rousse ne laissait pas la moindre plainte franchir ses lèvres. Elle ne reniflait pas, se contentant de prendre de profondes inspirations parfois involontairement saccadées. Elle pleurait silencieusement, priant pour que tout cesse. Trop concentrée sur sa douleur, elle n'entendit pas que quelqu'un s'approchait d'elle. Elle sentit cependant cette patte se poser sur son épaule. Revivant la scène qui l'avait à jamais marquée, elle se dégagea de l'emprise, non sans laisser un hurlement retentir dans le couloir. Son long cri déchirant, profondément marqué par une douleur indescriptible, s'échappa de sa gorge après qu'elle ait rejeté sa tête en arrière, se cambrant au passage pour échapper à la patte meurtrière qui n'en était pourtant pas une. Alors que l'écho de son cri s'atténuait peu à peu, elle lança un bref regard empli de haine par dessus son épaule. En voyant à travers ses larmes la personne qui l'avait touchée, elle se contenta de pester :

"Dégage Donell. Fous-moi la paix. Et surtout..." Elle prit une profonde inspiration irrégulière avant de reprendre la parole, sa voix se brisant au passage : "Ne me touche plus."

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La Nouvelle... Pire que la Pleine.

Après la première phrase de Gregory, Kathleen rompit le contact visuel, retournant sa tête et la baissant. Son corps tressautait à intervalles réguliers : à la voir ainsi, on aurait pu penser qu'elle était prise d'une crise de sanglots. Le Gryffondor, en bon Préfet-en-chef qui se respecte, annonça qu'il serait peut-être bien qu'ils se rendent à l'infirmerie et posa ensuite deux questions à la rousse pour savoir si elle avait mal quelque part et avoir plus d'informations sur ce qu'il lui arrivait. Relevant très lentement le visage, Kathleen n'en retira pas les nombreuses mèches de cheveux qui s'y étaient collés. Au milieu des larmes, elle ne sanglotait pas, comme on aurait pu le croire, mais elle riait doucement. Ses lèvres étaient étirées en un terrifiant sourire moqueur. Son rire se fit plus fort, franchissant finalement ses lèvres avant de s'étrangler dans un toussotement succinct. Tournant à nouveau le visage, elle fixa son regard rougi par les pleurs dans celui du brun et, son sourire s'effaçant totalement, elle le questionna :

"Peur ? Tu crois que tu m'as fait peur ?"

Essuyant ses joues humides du dos de la main dont les doigts étaient refermés sur la petite fiole, Kathleen dut se rendre à l'évidence que ce geste était fort inutile : ses joues furent très rapidement à nouveau inondées par les larmes de douleur qui coulaient en continu. Cependant, elle en profita pour retirer les cheveux qui collaient à ses joues, ce qui rendit son visage un peu plus visible. N'attendant pas que Gregory réponde à sa question, sans doute parce que la réponse lui importait peu, elle reprit la parole de sa voix enrouée par la souffrance.

"Sérieusement, tu crois que j'allais où ? Qu'est-c'que je viendrais foutre au troisième étage au plein milieu de la nuit ?! J'm'y rendais, à ton infirmerie adorée... Bref. Aide-moi à me relever. Ne touche que mes bras. Pas mon dos..."

Le Gryffondor ne pouvait pas simplement aider la rousse en la prenant par les mains, étant donné que l'une d'entre elles tenait ferment la fiole. En décollant son autre main du sol pour que le brun puisse l'attraper par les bras, elle sentit une douleur aiguë lui traverser le dos. Son visage d'habitude si neutre, même lorsqu'elle souffrait, fut tordu dans une expression qui ne trompait pas : elle avait mal. Malgré son état et l'aide dont elle avait de toute évidence besoin, Kathleen n'avait pas demandé poliment à Gregory de venir à son secours. Bien au contraire, elle lui avait ordonné les choses sur un ton presque autoritaire. Peut-être excuserait-il ce comportement en le justifiant par le fait qu'elle souffrait terriblement... Quoiqu'il en soit, elle était toujours à terre, et elle se savait incapable de se relever toute seule. La vérité était qu'elle ne demandait jamais de l'aide, et ce, même lorsqu'elle en avait réellement besoin et qu'elle ne pouvait pas s'en sortir sans. Kathleen préférait se débrouiller seule, comme un loup solitaire ayant quitté sa meute.

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Gregory annonça à Kathleen que c'était la dernière fois qu'il la toucherait avant de l'aider à se relever. Malgré la souffrance qu'elle ressentait, elle soutint le regard du brun, bien trop têtue pour détourner ses yeux. Après la douleur aigüe qu'elle avait senti traverser son dos quelques secondes auparavant, c'était comme si ce qu'elle ressentait encore n'était plus si dramatique que cela. En effet, elle n'avait plus "que" l'impression d'être en train de vivre une soirée de pleine lune, quand les sensations étaient plus supportables qu'en cet instant et qu'elle se contentait de pleurer seule et en silence dans son lit, sans ressentir le besoin d'aller voir un ou une spécialiste. Une fois sur pieds, elle essuya pour la seconde fois son visage à l'aide de sa main libre de tout objet. Seules quelques larmes coulèrent encore, mais elle ne prit pas la peine de les faire disparaître, les laissant aller s'écraser dans les commissures de ses lèvres.

"Qu'est-ce qu'il y a là-dedans ?"

Le Gryffondor avait demandé cela après avoir hâtivement relâché son bras dont les doigts étaient refermés sur la fiole. La rousse appuya son avant bras contre le mur qui se trouvait à côté d'elle pour ne pas que ses jambes cèdent sous son poids. Laissant le silence s'installer, Kathleen prit une profonde inspiration, parvenant enfin à ne plus se concentrer sur la douleur qui recommençait à faire rage ; peut-être que la présence de Gregory était ce qui lui permettait de se focaliser sur autre chose. Après un bref regard dirigé vers la fiole dont il était question, elle replongea ses yeux dans ceux du brun.

"Plus grand chose, comme tu peux l'voir." lâcha-t-elle en soulevant la fiole entre deux de ses doigts. "C'était un médicament, et il a foiré."

Une certaine rancoeur était perceptible dans le son de sa voix, car elle en voulait sincèrement à Sam, et elle se préparait déjà mentalement à lui faire comprendre lors de leur prochaine rencontre dans quelle situation il l'avait mise. Kathleen commençait à sentir ses jambes se dérober petit à petit. Ne voulant pas laisser sa faiblesse paraître, elle s'appuya de son épaule contre le mur et fit mine de fermer le cardigan qu'elle portait et qui s'arrêtait en dessous de ses genoux, comme si elle désirait couvrir un peu ses cuisses. Elle regretta immédiatement son geste, car il raviva la douleur. Croisant les bras devant elle, sa fiole toujours tenue fermement, elle fixait Gregory de son regard transperçant, veillant à rester le plus neutre possible. Attendait-elle qu'il s'en aille ? Ou qu'il l'interroge de manière plus précise ? Peut-être n'attendait-elle rien du tout... Reprenant la parole, elle lâcha :

"Tu peux t'en aller maintenant : j'connais l'chemin."

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La Nouvelle... Pire que la Pleine.

"Tu t'fais des films." lâcha Kathleen pour toute réponse après que Gregory lui ait demandé pour quelle raison elle tenait la fiole comme elle le faisait, proposant au passage une hypothèse.

Le jeune homme commenta par la suite le fait qu'elle refusait son aide. Elle se contenta de le fusiller du regard. La tête de la rousse commençait à devenir lourde et douloureuse. Elle n'avait qu'une envie : celle de perdre connaissance pour cesser de souffrir. Se détachant progressivement du mur, elle tituba jusqu'à se trouver face à Gregory. Afin de se stabiliser et de ne pas rejoindre le sol, elle posa une main sur l'un des bras croisé du brun, puis elle plongea son regard dans le sien. Sur un ton des plus sincères, elle finit par dire :

"C'est peut-être toi qui es en danger. Vas-t-en."

Allez savoir si Kathleen disait la vérité, ou encore si elle-même croyait en ce qu'elle disait. Ses yeux n'affichaient que douleur, et son visage, devenu encore plus pâle qu'il ne l'était à l'arrivée de Gregory, ne laissait paraître rien de plus qu'une certaine sincérité. Du moins... Jusqu'à ce qu'un nouveau pic de douleur ne lui traverse le dos, tordant ses lèvres en une grimace qu'elle tentait en vain de retenir. Ses sourcils se froncèrent, et de nouvelles larmes roulèrent sur ses joues.

"Dégage." murmura-t-elle avant de rompre le contact visuel.

Abaissant sa tête, elle se pencha en avant, comme quelqu'un qui s'apprêterait à vomir, et elle posa son front contre le dos de sa propre main : celle qui tenait encore l'avant-bras de Gregory. Ses doigts se crispèrent, enserrant momentanément le muscle du jeune homme. Pleurant en silence, sa respiration saccadée par les sanglots, elle resta dans cette position, sa vue brouillée par ses larmes. Elle tenait contre sa poitrine la fiole presque vide. Entre chaque soupir incontrôlé, un marmonnement à peine audible quittait ses lèvres : il s'agissait toujours du même mot, répété à plusieurs reprises :

"Pars... Pars."

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La Nouvelle... Pire que la Pleine.

Kathleen n'entendait presque plus les mots prononcés par Gregory. A vrai dire, les paroles du brun lui parvenaient à peine, comme si elle se trouvait dans un rêve et qu'une voix lointaine tentait de l'en extirper. Elle n'arrivait pas à répondre, se contentant de répéter inlassablement le même ordre entre chaque sanglot, comme un disque rayé. Son front était brûlant, et sans doute que son corps tout entier était plus chaud que celui d'un grand fiévreux. C'est alors qu'elle sentit la main du Gryffondor se glisser entre ses cheveux et se poser sur son visage, Ce n'est qu'à ce moment-là qu'elle comprit le sens des paroles qui lui avaient été adressées. Tandis que le Préfet plaçait sa main sous son menton, Kathleen commença à secouer la tête de gauche à droite. Elle n'arrivait pas à garder les yeux ouverts plus de quelques secondes, ceux-ci se remplissant sans cesse de larmes chaudes.

"Non... Non..."

Ses injonctions pour faire déguerpir son interlocuteur avaient laissé place à ce simple mot de négation qui franchissait à peine ses lèvres tremblantes. Se mordant la lèvre inférieure presque jusqu'au sang, elle essayait de son concentrer afin de penser à autre chose. Bien d'autres personnes, à sa place, auraient été en train de se rouler au sol, hurlant à la mort ; mais pas elle. Elle, elle était debout. Certes de manière bancale, mais debout. Elle n'hurlait pas non plus, n'assouvissant pas cette envie, ou plutôt ce besoin, tant qu'elle le pouvait. Têtue, Kathleen refusait d'attendre patiemment que Gregory aille chercher de l'aide. D'autant plus que l'infirmerie ne se trouvait pas si loin de l'endroit où ils se tenaient... Cette pensée en tête, la rousse ouvrit ses paupières, se redressa, plongea son regard dans celui du brun et prit la parole d'une voix remplie de souffrance :

"Allons-y. Ensemble. Je peux mar... Je peux..."

Le fait qu'elle se soit redressée comme elle l'avait fait n'était de toute évidence pas la meilleure des choses à faire. Lorsqu'elle tentait de prononcer sa dernière phrase, sa voix s'était brisée, restant coincée dans sa gorge nouée. Refusant de se remettre à sangloter devant le Gryffondor, Kathleen serra la mâchoire et finit par lâcher un "Vas-y." à peine audible. Elle rejoignit ensuite très lentement le sol. Tandis qu'elle s'allongeait sur le côté -ne pouvant pas rester assise- elle ordonna d'une voix forte : "Maintenant !". Au vu de la faiblesse de ses dernières prises de paroles, cette exclamation pouvait être qualifiée de rugissement. Cet ordre avait pour but de dissuader Gregory de perdre du temps en la questionnant inutilement ; après tout, ce qu'il devait faire se résumait à aller chercher l'infirmière, et non pas à lui apporter le diagnostique de la Serpentard.  

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Le Préfet-en-chef avait fini par comprendre le message, détalant aussi vite que le lui permettaient ses jambes. Kathleen, quant-à-elle, resta seule dans le couloir faiblement éclairé par des torches allumées. Le silence du lieu n'était brisé que de temps à autres par les sanglots que la rousse ne parvenait pas à retenir. Couchée presque sur le ventre, en position latérale, elle sentait les pierres froides du sol contre son front brûlant. Certains pics de douleur lui arrachaient des grimaces, tandis que de ses yeux coulaient sans cesse des chaudes larmes. Le supplice était tel qu'au bout d'un moment, la main de la Serpentard se resserra trop brusquement autour de la petite fiole de verre qu'elle tenait toujours : cette dernier se brisa entre ses doigts. Entrouvrant ses paupières, Kathleen constata que sa main était ensanglantée. Cette nouvelle source de douleur lui fit momentanément oublier que c'était son dos qui la torturait véritablement.

La fiole désormais détruite, le peu de liquide qu'elle contenait jusqu'alors maintenant mélangé au sang écarlate de la Serpentard, cette dernière ne pourrait pas la donner à l'infirmière pour qu'elle découvre ce qu'elle contenait et qu'elle puisse improviser un calmant. Il y avait donc de fortes chances pour que Kathleen finisse sa nuit à l'hôpital Sainte-Mangouste. Comme si son corps tentait de la protéger à sa façon, elle se sentit partir dans les méandres de l'inconscience. Elle perdit tous ses repères temporels et spatiaux, si bien que, lorsqu'elle entendit au loin des gens arriver, elle ne savait plus où elle se trouvait, ni depuis combien de temps elle était couchée là. Prise d'une certaine folie, la rousse crut un instant qu'elle était un loup blessé qui devait fuir un groupe de chasseur venu l'achever. Immobile, les yeux grands ouverts, elle avait cessé de pleurer, mais dans son regard la souffrance s'était mêlée à une terreur indescriptible. Elle avait peur.  

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Kathleen voyait des formes floues penchées au-dessus d'elle. Il lui fallut un certain temps pour comprendre qu'il s'agissait de personnes. Clignant à plusieurs reprises ses paupières douloureuses -car elle avait mal à tellement d'endroits, qu'au final elle ne savait plus quelles étaient les parties de son corps encore épargnées par la douleur- elle finit par voir ce qu'elle regardait. Glissant ses yeux brun-vert en direction de sa main, la demoiselle remarqua que celle-ci avait été soignée, bien qu'elle soit toujours recouverte de sang. Rapportant son attention sur la silhouette qui était la plus proche d'elle, Kathleen vit... Sam Walker. Fronçant les sourcils, elle marmonna alors une remontrance à l'adresse du médicomage.

"T'as merdé Sam. Puta*n, qu't'as bien merdé."

L'hallucination de la rousse laissant rapidement place à la réalité, elle chercha un instant du regard le mirage qu'elle venait de voir. Comprenant que le brun n'était pas réellement présent, la demoiselle rapporta son attention sur la personne qui lui faisait réellement face : l'infirmière. Kathleen, dont la bouche était des plus sèches, tenta avec peine de déglutir avant de reprendre la parole de sa faible voix à peine audible :

"Mon dos... C'est mon..."

Ne parvenant pas à finir sa phrase, elle dut l'interrompre pour prendre une profonde inspiration. Quelques secondes s'écoulèrent. Se redressant lentement, la Serpentard resta au sol et commença à retirer lentement le long cardigan noir qu'elle portait, s'inquiétant peu de savoir qu'elle était en train de mettre du sang sur le vêtement. Aidée dans sa manoeuvre par Miss Quigley, Kathleen se retrouva finalement vêtue uniquement de son long débardeur qui lui servait de pyjama et de son bas de sous-vêtement. Ne semblant nullement dérangée par la présence de Gregory, elle décala l'une des bretelles de son haut : celle qui dissimulait à peine le début de ses cicatrices. Après tout, une information visuelle valait mieux que mille mots.

"J'veux que ça cesse...."

Kathleen avait dit cela en plongeant son regard larmoyant dans celui de l'infirmière. Ensuite, elle craqua, posant ses deux mains sur le sol de pierre et penchant sa tête en avant afin que son visage soit à nouveau dissimulé derrière un rideau de chevelure rousse. La pointe de ses cheveux venaient caresser le dos de ses mains tremblantes, endroit où allaient s'écraser les larmes qui quittaient ses yeux. La faible Serpentard sanglotait.

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