L'angle d'un couloir

La vie reprenait son cours dans Poudlard, et ce n'était pas vraiment pour me plaire. Il faut dire que chaque rentrée, c'était le même sentiment qui me gagnait, mais cette fois ci, c'était encore autre chose. Maintenant que j'avais enfin réussie à obtenir mon appartement, mon chez moi, les dortoirs de Serpentard me tapait sur le système aussi grand soit-il. Peu être aussi ma rancœur aujourd'hui venait-elle aussi de mes cours ? Les plantes vertes, c'était pas mon truc, encore moins lorsqu'elle était magiques et c'est précisément ce qui nous avaient retenue toute l'après midi.

Le cours de Botanique cet aprem avait été une torture dont le point critique avait été atteint quand le végétal avait tout simplement émit son mécontentement en me balançant une gerbe de liquide gluant vert en pleine tête. Mon adorable "équipier" s'était empressé de rouler par terre comme un tonneau d'hydromel pendant que je virais, littéralement, au vert. Même après une douche, j'avais gardé le traumatisme des évènements sous forme d'une ravissante teinte verte aux nuances diverses. Heureusement que cela pouvait aisément passer pour une effet secondaire de la masse gluante, car je ne tenais pas à m'expliquer plus que ça que la question. Après avoir enfilée un top à bretelles noirs et un jean, je me traînais jusqu'à la biblitohèque des Serpentards.

Soupirant une nouvelle fois devant mon parchemin, je décidais d'abandonner l'idée de finir ce foutu dm de Bota en temps voulu. Roulant rapidement le tout, je balançais ma plume et le reste dans mon sac, avant de le balancer sur mon épaule et sortir de la Salle Commune. Le repas aurait bientôt lieu, avec peu être l'occasion de soutirer quelques paragraphes pour le devoir à un autre élève. PEU ETRE. Après tout, la délicatesse n'était pas mon fort, du moins lorsque la situation n'était pas critique. Perdue dans les méandres de mes pensées, je faillis rentrer dans.. Quelqu'un ? C'était une bonne question, tout ce que je voyais actuellement était l'angle du plafond, ce qui m'indiquait au moins que nous étions dans un angle. Marre de la journée, marre de mon karma pourri, fatiguée de la vie j'exprimais mon ras le bol avec une voix plus qu'aiguë:

- Non mais tu pourrais faire plus attention ! Y'en a qu'essaye de réfléchir ici !

Bon, c'était pas très diplomate... Surtout qu'en me relevant, je remarquais vite que j'avais pas à faire un quelqu'un de très vieux, au contraire. Malheureusement pour lui, je ne revenais que très rarement sur mes torts, restait à savoir s'il allait passer outre. D'un autre coté, ça lui permettrait peu être de ne pas me poser plus de question sur l'état de mes cheveux... Un léger sourire en coin se dessina sur mes lèvres tandis que je regardais enfin dans les yeux le jeune Poufsouffle, les bras croisés.

Lunatik (c)

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Sourire n'était apparemment pas la bonne option, puisque étant donné ma taille et mon apparence, je ne faisais pas vraiment le poids, quand bien même la personne face à moi était un gamin de 11 piges à peine sorti de l’œuf. Il faut dire que ça faisait déjà plusieurs années que je travaillais mon regard qui tue, sans trouver le bon truc. Bien sûr, je pourrais essayer de me donner un air plus flippant avec mon don, mais encore faudrait il que je le contrôle assez bien.. Et même, tant que je serais à Poudlard, je ne pourrais pas faire ce que je voudrais. Les bras toujours croisés et mon regard noir braqué sur lui, je l'observais avec stupeur se tordre de rire, presque au bord des larmes en me répondant etre deux hoquets:

- Excusez-moi, mademoiselle mais je connais les schtroumpfs qui sont bleus, mais les personnages verts, qui êtes-vous ?

J'entrouvrais légèrement la bouche, totalement décontenancée par le discours du Poufsouffle. J'étais à vrai dire tellement choquée, que j'hésitais entre lui en mettre une violemment et partir. D'un autre coté, le sorcier ne devait pas être très normal pour se plier en deux ainsi en sortant des choses incongrues. Décidant que maltraiter un malade mental n'était peu être pas des plus intelligents, et que de toute manière le gamin était dans le passage, je finissais alors par fermer la bouche pour mieux réfléchir: Pas que ça change grand chose, non, mais au moins ça m'éviterais un commentaire du genre "tu vas manger des mouches", commentaire très probable de la part du sorcier. Avec toute la délicatesse qui me caractérisais, je répliquais en plissant les yeux:

- Et tu te crois drôle ? T'aurais pris un peu d'Alihotsy en douce mon chou ? A moins qu'ce soit ton état naturel, mais j'espère pas.

C'était pas gentil, mais je n'étais pas gentille. En plus j'avais passé une sale journée, et croiser un petiot qui me parlait de "strouf" n'était pas pour arranger les choses, même si je ne savais absolument pas ce qu'était censé être ce truc. La curiosité me rongeant, je sortais sans même m'en rendre compte:

- Pis franchement, un "strouf" ? D'ou tu sors ça gamin, parce que moi jconnais pas.

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Après une grande inspiration, le sorcier réussi enfin à s'exprimer correctement sans cette agaçant bruit de respiration asthmatique. C'était d'autant plus agréable que le jeune homme se confondait maintenant en excuses et je l'observait avec un air satisfait sur le visage. Après tout, il n'y avait rien de mal à apprécier quelques excuses de temps en temps. Puis il se présenta, ajoutant "pour vous servir"... Et, ça, je ne manquerais pas de m'en souvenir ! Père disait toujours qu'il faut choisir avec ses mots avec soin, et même si je ne suis que rarement d'accord avec lui, je ne pouvais pas lui donner tort sur ce point. Décroisant alors les bras, j'agitais la main de haut en bas tout en le coupant presque:

- C'est bon, t'avais peu être pas besoin de e confondre autant en excuse, on croirait presque que c'est fait exprès là... Moi c'est Tori, mais je sers personne à par moi même et encore..

Plaisanterie ou réalité, je décidais de laisser Ara seul juge de ce mystère. J'aimais bien que les gens se demandent si j'étais sérieuse ou pas, les laisser dans le doute. Puis les mots franchirent ma bouche sans que je ne m'en aperçoive, et avant même que je rajoutes quoi que ce soit, le sorcier se lança dans des explications, l'air légèrement surpris que je ne connaisse pas ses strouf:

- Non pas les stroufs, les schtroumpfs. C'est un dessin animé connu chez les moldus, basé sur un peuple vivant dans les forêts composé exclusivement de petit bonhomme tou bleu avec un chapeau et un pantalon blanc. De plus chaque personnage est appelé schtroumpf suivi de sa caractéristique comportementale comme schtroumpf paresseux ou par rapport à son métier comme schtroumpf bricoleur. Et il n'y a qu'une seule fille dans le village. Ils vivent plusieurs aventures tout en combattant un sorcier du nom Gargamel accompagné de son chat Azraël.
Voilà ce qu'est les schtroumpfs.

Je ne répondis pas tout de suite. Non en fait, je me demandais si ce truc existait vraiment. Mais de ce que j'avais put constater chez les moldus pendant ma fugue, c'est qu'il rivalisaient d'imagination lorsqu'il s'agissait d'inventer des histoires farfelues... Et après, certains trouvaient nos contes trop étranges... Mais une marmite qui court, à coté de lutins hippie bleus, c'était franchement pas grand chose. Puis, autre chose avait retenue mon attention, quelque chose qui démontrait à quel point l'esprit humain pouvait se révéler tordu. Souriant plus franchement cette fois ci, je m'exclamais un sourcil légèrement haussé:

- Attends, y'a une seule meuf dans un village. Une seule, coment c'est possible ? En fait non laisse tomber je préfère même pas y penser. Dire que certains trouvent nos contes bizarres, mais chez les moldus c'est encore pire, y étaient drogués quand ils ont inventés ca...

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- Enchanté Tori, c'est un nom original, je trouve qu'il vous va à ravir.

Je regardais le sorcier comme si il avait un début de dragoncelle. Faut dire que parler comme ça à son âge, c'était pas très courant encore moins chez les Moldus ! Mais peu être que je l'avais tellement traumatisé que le pauvre était sous un syndrome au nom imprononçable inventé par un psychologue à la ramasse. Quand je lui reparlais de ses lutins bleus à moitié à poils, il eut l'air surpris, mais je ne savais pas vraiment si c'était parce que j'avais relancer le débat, ou s'il ne comprenait pas les subtils sous entendus que j'imaginais là avec ces histoires étranges. Quoiqu'il en soit, Tori haussa seulement un sourcil concernant l'originalité de son prénom, préférant ne pas - encore une fois - le rembarrer. Si je n'étais pas des plus délicates, le sadisme n'était ce qui me caractérisait avant tout. Alors que je m'attendais à.. Je ne sais pas autre chose ? Le Poufsouffle finit âr lâcher subtilement:

- Ha, vous n'êtes pas moldue, et bien je suppose que tout est bien différent entre nos deux mondes.

Observation extrêmement perspicace, ne sachant que trop lui répondre à part "Bravo, t'as compris ça tout seul ?", mais le jeune sorcier me faisait un peu de peine au fond, il faisait des efforts pour communiquer avec moi, ce que je trouvai plutôt agréable. Du coup, je me creusais un peu la tête, et décidais de commencer à avancer pour me donner contenance:

- Bon, on commences à avancer ptêtre ? Au fait, mon nom est pas plus original que l'tien hein.

Un, deux, trois quatre pas. Toujours aucune idée miraculeuse et pas trop agressive à lui sortir, il faut dire que les habitudes à la vie dure. Finalement, avec un léger soupir, je finis par lui sortir en regardant au loin:

- Pas tant que ça. En même temps tu t'attendais à quoi du monde magique ? Des licornes arc en ciel et un gentil magicien qui habite dans les nuages ? La seule différence,
c'est la magie, vous avez l’électrique, nous la magie.

Je ne jugeais pas utile de rajouter que bien des sorciers, même s'ils ne le disaient pas, convoitait cette technologie. Ceux qui niait la convoiter était bien souvent les plus jaloux, enfermés dans leur principe de pureté du sang. Cette dernière pensée m'arracha un discret sourire au coin de la bouche.

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Tout en m’emboîtant le pas, le Pouffy acquiesça tout en m'emboîtant le pas tandis que son estomac commençait à faire un bruit d'enfer. C'est avec ce genre d'élèves que les rumeurs sur l'appétit des jaunes et noirs avait certainement commencé, même si dans mon genre je ne faisais pas déshonneur à ma maison avec ma propre personnalité... De mon coté mes cours de Botanique me prenait beaucoup trop la tête pour que j'ai réellement faim, même si dans tous les cas il était généralement rare d'entendre mon ventre appeler à l'aide - Ce n'est pas pour autant qu'il ne me tiraillait pas de l'intérieur comme les autres - et bienheureusement ça ne durait généralement pas longtemps.

Alors que je m'arrêtai pour répondre avec une certaine objectivité qui ne m'appartenait pas, Aranwë m'imita, m'écoutant avec intérêt. La gamin sembla réfléchir à mes paroles, avec de me répondre et reprendre la marche vers la Grande Salle:

- Non, pas à ce point, mais je m'attendais à voir des choses un peu comme ce que je pouvais lire dans mes bouquins. Et au moins, la magie peut-être contrôlée manuellement nan ? Alors qu'il est impossible de manipuler l'électricité, c'est dommage quand j'y pense.

Je le regardais étrangement à ces mots, mélange à la fois d'incrédulité et de moquerie à peine voilé. Paradoxal, mais je l'étais de tout mon être, c'était la représentation de ma confusion. Ses remarques n'étaient idiotes loin de là. Mais je le trouvais aussi complètement abruti. Abruti, parce qu'il ne se rendait même pas compte que la facilité avec laquelle les Moldus détournait l’électricité pour la manier à leur guise. Sans que je le veuille réellement, les mots franchirent mes lèvres:

- Mec t'appuies sur un bouton et t'as la télé, plus besoins de bouquins. T'as même des boutons pour allumer ta lumière, pas besoin de te lever pour quoi que ce soit. Si tu veux mon avis, le monde moldu c'est un lit bien douillet avec une bonne couette, heureux ignards. Ici c'est le dehors, dangereux et réaliste.

Clignant deux trois fois des yeux, je continuais d'avancer, sans en rajouter que nécessaire. Les prises de conscience étaient rares, mais peut être était préférable en un sens, parce que je n'aimais pas trop parler comme une vieille sorcière au bout de sa vie. Pourtant ça n'enlevait à la dure réalité de mes paroles. A peine sortie des méandres de mes pensées, le sorcier avait repris la parole, reprenant un peu d'aplomb:

- Alors, on y va, il est grand temps d'aller manger. Au passage, le sourire vous va très bien.

- Mais dis donc, c'est que le gamin commence à prendre un peu de confiance !
Attention maintenant que tu m'as vue sourire gentiment, je pourrais bien te tuer.

Je ne laissais pas de place pour le doute à la fin de ma phrase, et montais les marches menant au Rez-de-Chaussée sans lui laisser le temps de me répondre. Ou peut être l'avait il fait auquel cas je ne l'avais pas entendue, en tout cas ne pas laisser de doute laissait planer un petit coté flippant que je me flattais que cultiver pour les plus jeunes. Conversation agréable, elle m'avait donné à réfléchir, néanmoins ça ne m'aidais en rien à mes problèmes. Arrivée en haut des marches, je me retournais et demandait à Aranwë:

- Dis, tu sais pas ou peux trouver une tête en Botanique par hasard ?

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En effet, le Pouffy avait essayée de me répondre pendant que je gravissais les marches rapidement. Je n'eus cependant pas le loisir d'écouter ce qu'il avait à dire, pas que ça me gêne pour autant. Avec son parlé moyenâgeux, il avait certainement dû sortir un truc pondéré à souhait. Je me demandais d'ailleurs ou il avait appris à parler comme ça, même si je ne lui poserais pas la question pour autant. Quand je demandais au gamin si y connaissait quelqu'un doué en Botanique, je vis un petit sourire s'étirer sur mon visage alors qu'il répondait :

- Euh, non personne. Je ne connais pas encore beaucoup de monde à l'école. En tout cas moi, je n'ai pas vraiment la main verte, je ne saurais vous aider.

Avant que je ne puisse répondre quoi que ce soit, le brun fut prit d'un fou rire soudain et une moue mauvaise s'installa sur mon visage, alors que mes cheveux virait au rouge. D'autant plus agacée par ce changement soudain et incontrôlée, je gardais la couleur, tout de même heureuse que le traumatisme soit passé. Si on me posait la question, c'était la plante, pas moi point barre. Et pis j'étais bien curieuse de savoir qui oserait me contredire... Entre temps, le gamin s'était reprit et me demanda:

- Dites-moi, est-ce que la couleur de vos cheveux a-t-il un rapport avec une erreur commise lors d'un cours de botanique ?

Souriant de toutes mes dents cette fois ci, sourire cruelle et sarcastique, je désignais ma tête et arguais le regard provocateur:

- A ton avis, j'voulais porter fièrement les couleurs de ma maison ou j'ai eue un accident ? Mais tu vois, le problème part vite, alors y'a pas de soucis à s'faire.

Nous arrivions maintenant à la Grande Salle, mon problème toujours sur les bras. Le gamin ne m'avait été d'aucune aide, à part peut être pour l'état de mes cheveux, mais c'était pas vraiment la chose qui me préoccupait, quoique... Je pouvais pas me plaindre du changement. J'allais m'installer quand je me retournais une dernière fois pour saluer le Pouffy, à moins que celui ci ait quelque chose à me dire, j'avais un devoir de Botanique à faire rédiger ? Avais-je vraiment dit à faire rédiger ?... Oups, lapsus intéressant... Mais Serpentard oblige, la ruse était toujours intéressante que le travail acharné. Face au Pouffy, je le saluais donc une dernière fois avant de partir vers ma Table:

- Bon, bah merci de.. Ton aide ? Ouai en fait non tu m'as pas vraiment aidé,
mais c'était cool, t'as failli me rentrer d'dans, t'as bien rit, 'fin bref ! Petite remarque gamin, lâche toi un peu t'as 11piges pas 90 balais ! Et bon ap' !

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